Alimentation et engraissement des taurillons ~ Filières produits alimentaires

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vendredi 22 mai 2015

Alimentation et engraissement des taurillons

L’alimentation est un facteur clé dans l’engraissement des taurillons. En effet, une bonne
gestion de l’alimentation permet d’améliorer la productivité et le rendement, à savoir obtenir
des animaux de poids suffisant pour l’abattage le plus rapidement possible, tout en limitant au
maximum certaines pathologies rencontrées en élevage intensif, notamment l’acidose
ruminale.
La composante alimentaire en élevage comporte différents aspects à prendre en compte.
On retrouve tout d’abord la composition de la ration qui doit être adaptée aux besoins des
animaux, mais aussi le mode et la fréquence de distribution des aliments.
 Enfin, il ne faut pas oublier la composante comportementale et hiérarchique au sein des lots, qui influe sur la prise alimentaire des animaux, avec un accès limité à l’auge de certains animaux lorsqu’une compétition alimentaire trop importante existe au sein de ces lots.
Influence de la composition de la ration
Les animaux sont nourris de manière intensive tout au long de la période d’engraissement,
avec la distribution de concentrés ou d’autres aliments très énergétiques (ensilage de maïs par
exemple).
 Les quantités distribuées sont telles que les animaux sont nourris à volonté (en général une distribution quotidienne),  En plus du tri, le comportement alimentaire est fortement lié à la quantité de fibres présentesdans la ration.
 En effet, des aliments riches en fibres vont nécessiter une mastication plus importante, ce qui augmente la durée d’ingestion des aliments ainsi que la durée de la rumination .
La présence de fibres dans l’alimentation des ruminants est donc à l’origine de manipulations orales plus importantes des aliments, de par la mastication et la rumination.
Ces manipulations doivent être suffisamment longues pour satisfaire le comportement naturel du bovin.
L’alimentation des taurillons à l’engraissement comporte en général une grande quantité de
concentrés et une quantité de fourrages assez faible afin d’optimiser le GMQ des animaux.
Ceci implique donc une diminution du temps d’ingestion et de rumination.
 Ce type d’alimentation va perturber le comportement alimentaire, mais aussi la capacité de digestion ruminale. En effet, l’apport de concentrés en grande quantité va être à l’origine d’acidose ruminale par la libération de grandes quantités d’acides gras volatiles par la flore ruminale.
Devant ces considérations, il est recommandé d’apporter un minimum de fibres dans la ration
(un minimum de 10% de fibres longues par rapport au total de matière sèche de la ration.
Il est préconisé que la ration demande à l’animal au moins trente minutes de mastication pour l’ingestion d’un kilogramme de matière sèche, et au minimum soixante mastications pour un bol mérycique.
De plus, les fibres ajoutées à la ration doivent mesurer plus de cinq millimètres de long et être assez rigides pour stimuler suffisamment la motricité ruminale .
D’autre part, il semble que la concentration énergétique de la ration a une influence sur le
comportement social des animaux.
Au final, la composition de la ration est essentielle pour assurer le bien être et la bonne santé
des taurillons à l’engraissement.
 Celle-ci doit être équilibrée afin de satisfaire les besoins des animaux, tout en respectant certaines conditions nécessaires à une bonne digestion, à savoir une teneur en fibres suffisante.
 Malgré un objectif de croissance optimale, une ration trop énergétique aura des effets néfastes aussi bien sur la santé, avec des problèmes digestifs, que sur le comportement, avec une augmentation de l’agressivité et des comportements agonistiques entre individus.
L’utilisation de graines de lin dans la composition des rations est actuellement testée.
 La graine de lin permet un apport élevé en lipides, et plus particulièrement en acides gras oméga3 et en acide alpha linoléique.
D’autre part, les acides gras omégas 3 favorisent le maintient d’un statut immunitaire correct
des animaux de par leurs propriétés anti-inflammatoires.
Une alimentation à base de graine de lin riche en oméga 3 permet donc de limiter le développement de pathologies (notamment respiratoires) lors de la mise en lots au début de l’engraissement, période à risque de par les mélanges d’animaux d’origines différentes et le stress important subit par les animaux.
Enfin, l’ajout de graisses à la ration de fin d’engraissement, permet d’augmenter l’ingestion de matière sèche et le GMQ.
 Cette augmentation de GMQ est d’autant plus marquée avec l’utilisation de graines de lin extrudées par rapport à des graines entières, la disponibilité des nutriments se trouvant alors augmentée.
 D’autre part, les muscles des bovins nourris avec des graines de lin contiennent une quantité d’acide alpha linoléique plus importante, à mettre en relation avec une augmentation de la quantité de graisse intramusculaire chez ces animaux
Au final, l’apport de graines de lin dans la ration des bovins à l’engraissement permet
d’augmenter les performances des animaux en augmentant le gain de poids quotidien et en
limitant certaines pathologies, mais aussi en permettant d’augmenter la qualité des carcasses
avec une meilleure teneur en graisses intramusculaires.
Influence de la fréquence de distribution et de la quantité de l’aliment distribué
Une fréquence élevée de distribution de l’aliment favoriserait un bon niveau d’ingestion. D’autre part, il a été montré qu’une distribution biquotidienne permettrait d’obtenir des conditions ruminales plus stables avec une diminution des écarts de variation quotidienne de pH  .
 Une distribution fréquente des concentrés permettrait donc de mieux répartir l’ingestion sur la journée, et donc de limiter les risques d’acidose.
 Il est important de choisir un mode de distribution (heure fixe ou variable) et de s’y tenir.
Il est possible de modifier quotidiennement l’heure de distribution de l’aliment, les animaux vont alors s’adapter à cette irrégularité.
Par contre si la distribution se fait à heure fixe, il faudra s’y tenir, car tout changement sera à l’origine de modifications du comportement, aussi bien du point de vue alimentaire que non alimentaire, avec par exemple, une diminution du temps de couchage, pourtant nécessaire à la rumination.
En engraissement, le régime ad libitum est souvent utilisé, afin d’optimiser la croissance des
animaux.
 Mais outre ces questions de productivité, la quantité d’aliment distribué joue aussi un rôle dans le bien être des animaux. Cette distribution ad libitum influe sur le comportement
alimentaire des bovins. En effet, elle va permettre une gestion de l’ingestion plus naturelle par
les animaux puisqu’ils choisissent d’eux même la fréquence des repas, ainsi que de la quantité
ingérée à chaque repas.
D’autre part, l’aliment sera disponible en permanence, ce qui permettra d’éviter l’apparition
de stéréotypies comme cela peut être le cas lorsque les animaux sont soumis à une restriction
alimentaire .
influence de la compétition alimentaire à l’auge
Lorsque l’alimentation ou le nombre de places à l’auge sont restreints, une compétition
Alimentaire  se met en place entre les animaux du lot, avec une augmentation de l’agressivité.
Ainsi, le rythme alimentaire des dominées se voit décalé
dans le temps, alors que les dominantes peuvent manger aux moments préférentiels,
notamment après la traite.
 D’autre part, la compétition entraine une diminution de la durée moyenne des repas, alors que leur fréquence se voit augmentée.
 Les animaux s’adaptent à cette situation dans laquelle le temps d’ingestion est diminué, en augmentant leur vitesse d’ingestion alimentaire afin de pouvoir conserver au final une quantité d’aliment ingéré suffisante.
Ces perturbations du comportement alimentaire sont à l’origine d’une atteinte du bien être des animaux et modifient le comportement général des animaux, avec notamment une augmentation du temps passé debout. Une ingestion rapide d’aliment très énergétique sera
aussi responsable d’une forte libération d’acides gras volatiles et d’une diminution plus

marquée du pH ruminal, aboutissant à une acidose.

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