La
radioactivité consiste en la désintégration spontanée du noyau d’un atome
Cette
désintégration est à l’origine de
rayonnements ionisants : rayonnements α, b et γ.
La
période radioactive est donc la durée au bout de laquelle la moitié des atomes
du radionucléide initialement présents a disparu.
Modalités de contamination
-par inhalation
L’animal
incorpore par inhalation les éléments radioactifs présents dans l’atmosphère
(fraction négligeable, concerne surtout les gaz) ces derniers se retrouveront à 15% dans la panse, à 25% dans les fluides
corporels et à 60% dans les gaz exhalés.
-par
ingestion
La
voie de transfert principale de la radioactivité au cheptel est l’alimentation,
à savoir l’aliment (herbe, céréales ou fourrage contaminés, organes aériens des
plantes fourragères, produits stockés trop tard, transfert de radioactivité de
la surface des feuilles aux graines ou aux organes de mise en réserve…) et
l’eau d’abreuvement pour les adultes, ainsi que l’allaitement pour les jeunes.
Selon
la nature et la forme chimique du nucléide considéré une partie de la dose absorbée franchira la
barrière gastrointestinale, subira un
cycle entéro-hépatique et se localisera au niveau de différents organes, alors
que la fraction restante se trouvera éliminée rapidement.
L’absorption
intestinale décroît avec l’âge, et varie selon les catégorie d’animaux ;
Il
est plus importante chez les
monogastriques (porc) et les oiseaux (poule) que chez les
ruminants
(vache, chèvre et mouton).
Lorsque
l’incorporation se répète jour après jour, l’activité présente dans le corps de
l’animal augmente, cette augmentation s’accompagnant d’une augmentation de
l’activité des produits animaux. Si l’incorporation se prolonge, un état
d’équilibre est atteint entre ce que l’animal ingère quotidiennement,
l’activité de ses muscles ou du lait qu’il produit, et l’activité qu’il élimine
par les voies naturelles
Pour
l’abreuvement : eau de pluie, eau de citerne ou
de mare non protégées sont plus à risque
Les fourrages à l’origine de transferts élevés : herbe en pâture,
foin en cours de ramassage, coupes exposées des prairies et fourrage maïs
L’excrétion
varie avec :
-l’âge
: les jeunes animaux excrètent plus vite que les adultes de la même espèce ;
-le
sexe : les résultats expérimentaux sont contradictoires ;
-la
gestation : une femelle gestante excréterait moins rapidement qu’une femelle
non gestante
-le
régime alimentaire : chez les ruminants, une forte teneur de la ration en
fibres augmente
l’excrétion
;
-les
carences qui peuvent favoriser la rétention de certains radioéléments.
Les
voies métaboliques de l’excrétion sont :
-l’excrétion
sudorale qui semble négligeable ;
-l’excrétion
urinaire qui est la voie prépondérante d’élimination chez les monogastriques ;
-l’excrétion
fécale : essentielle chez les poly gastriques ;
-la
sécrétion lactée : peu importante en quantité, mais primordiale du fait de
l’alimentation lactée humaine ;
-les
œufs chez les oiseaux.
Sources de
contamination
Contamination naturelle par :
-les
rayonnements cosmiques, c’est-à-dire le rayonnement solaire et le rayonnement
galactique,
-les
rayonnements atmosphériques : activation de l’air par les neutrons cosmiques
(0,02 mSv/an) et émanations gazeuses des familles radioactives naturelles (1,3
mSv).
-les
rayonnements telluriques sont dus aux radionucléides primordiaux qui étaient
présents lors de la formation de la terre,
b)
Sources artificielles
Les
sources artificielles sont assez nombreuses :
-retombées
radioactives
-utilisation
industrielle :
Classification
des radionucléides
L’iode
131
L’iode
131 fait partie de la famille chimique des halogènes. Il domine dans les
incidents et joue unrôle important dans les situations graves. Très volatile,
il peut être transporté sur de longues distances(plusieurs centaines à
plusieurs milliers de kilomètres) en cas d’émission accidentelle.
2.
Le césium
Le
césium (du latin « caesium », « bleu du ciel », nommé ainsi à cause de
la couleur des raies émises lors de son analyse spectrale) fait partie des alcalins.
a)
Le césium 137
Il
prédomine, avec l’iode 131, en cas d’accident de réacteur. C’est lui qui pose
les problèmes les plus importants à long terme.
C’est un émetteur b- : lors de sa désintégration, il donne dans 5,4%
des cas directement du baryum
La
radio toxicité du césium 137 est classée modérée (groupe III du tableau des
normes de radio toxicité), comparable à celle du potassium naturel.
b)
Le césium 134
Le
césium 134 est un produit d’activation du césium 133, qui est le seul isotope
stable naturel ducésium.
Au cours de sa désintégration, il émet une
particule b-
d’énergie variable accompagnée de rayonnements γ.
Le
césium 134 est, lui, classé dans les matières fortement radiotoxiques (groupe
II).
c)
Le césium 133
Le
césium 133 se trouve à l’état de traces dans les règnes minéral, animal et
végétal.
Le césium ne peut pas exister à l’état
élémentaire dans l’environnement ; c’est un élément pédotrope, qui tend à s’associer
à toute phase solide .
Le
strontium 90
Le
strontium 90 accompagne très souvent le césium 137 en cas d’accident de
réacteur mais est
beaucoup
moins important.
Il
est peu volatile, donc transporté sur de courtes distances (quelques dizaines
de kilomètres) en cas d’accident. .
Il
est, comme l’iode 131, classé à forte radiotoxicité au groupe II du Tableau des
radiotoxicités, alors que son fils l’yttrium 90 appartient au groupe III.
chez
l’animal, il se répartit essentiellement dans le squelette, plus précisément
dans la moelle osseuse.
Le
ruthénium 106
Les
émetteurs alpha artificiels : américium 241.
Les effets de la
contamination
- Les
expérimentations animales ont montré que le strontium 90 est susceptible
d’induire des cancers osseux et des leucémies du fait de son ostéotropisme et
de sa longue période radioactive.
-passage des
radionucléides dans le lair Pour les femelles laitières en phase de lactation
et de libre pâture avec une décroissance dans le temps Délais d’apparition pour atteindre l’activité maximale
(animaux en libre pâture ou en stabulation
Les
transferts par inhalation pouvant être négligés, la nourriture avec des
produits préalablement stockés évite les transferts pour les Animaux à l’auge
Pour
tous les animaux en élevage « hors sol » (porcs, volailles, agneaux précoces
d’hiver nourris avec des concentrés…), les transferts directs sont pratiquement
inexistants car ils reçoivent quasi exclusivement des produits préalablement
stockés. .
Mesures de maîtrise en élevage
En
bas de contamination :
-couper les ventilations et fermer les bâtiments de stockage
-retarder la récolte de foin tout en élevant la hauteur de fauche
-séchage et déshydratation du foin
-si contamination très élevée : destruction par enfouissement sur
place des animlaux contaminés
-travail du sol : labourer en profondeur et cultiver des plantes
halophytes ou des légumineuses
-amendement des sols : apports potassiques (si contamination par
le césium) et/ou apports de chaux (si contamination par le strontium)
-filtrer ou boucher les aérations des citernes et des châteaux
d’eau
-débrancher les descentes de toitures alimentant les citernes en
eau de pluie
-poursuivre l’irrigation si elle est indispensable à la survie de
la culture (irrigation par apport direct ausol)
-abreuver le cheptel de préférence avec une eau issue des nappes
phréatiques, sinon distribuer l’eau après l’avoir filtrée sur des couches de sol
contenant de l’argile et des matières organiques
-Dépollution des pâtures et réhabilitation des sols
On pourra retirer la couche superficielle des terres et enfouir le
dépôt superficiel à une profondeur de 50 cm (cependant si cette technique
diminue bien l’exposition externe, prédominante les 1ères années,
elle est décevante pour limiter les transferts alimentaires) ;
labourer en profondeur et cultiver des plantes halophytes (qui utilisent l’eau
salée et prennent ainsi le césium du sol) ou des légumineuses(plantes où il
existe dans l’absorption racinaire une compétition entre le potassium, le
césium, lecalcium et le strontium).
Un apport de chaux diminue les transferts de strontium aux
végétaux et des apports potassiques limitent les transferts de césium.
-utiliser les grains de céréales
comme aliment du bétail. Vue que Les
concentrations sont plus élevées dans les enveloppes (parties minéralisées)
-retarder la récolte de
foin tout en élevant la hauteur de fauche.
- Le séchage et la déshydratation du foin permettent une réduction
du niveau d’iode 131 de plus de 90% en 26 jours (une attente d’un mois réduit
la contamination du foin à 6% de la valeur initiale).
-Abattage des animaux
fortement contaminés seront abattus et enfouis sur place, à un endroit soigneusement
choisi de façon à éviter toute contamination par drainage, par exemple en
terrain non inondable.
-La
crémation n’est pas indiquée car elle remet la radioactivité en suspension dans
l’air).
Une fosse profonde d’au moins trois mètres
devra être creusée ; les cadavres seront éventrés pour éviter qu’ils ne gonflent,
et recouverts de chaux vive.
-Dans
les régions maritimes, on pourra envisager une immersion en mer, qui doit se
faire loin des côtes.
-La
décontamination externe des animaux se fera par arrosage avec de l’eau tiède
additionnée de détergents doux ; il faudra bien entendu drainer l’eau de
lavage.
Pour la décontamination interne, on administrera
des laxatifs doux afin d’accélérer l’élimination des isotopes ingérés.
-détruire
le lait sur place (élimination avec le fumier ou le lisier, plus aisé qu’à la
laiterie),
mettre en quarantaine les animaux destinés à
la boucherie.
-l’identification
et au marquage des animaux potentiellement contaminés (marque indélébile, visible
et reconnaissable).
pour
L’eau d’abreuvement
La
liste suivante énumère les possibilités, par ordre de risque de contamination
croissant :
-eau
de source
-eau
de distribution ayant pour origine la nappe phréatique
-eau
de distribution ayant pour origine les eaux de surface
-eau
de mare
-eau
de citerne sauf si elle a été recueillie avant l’arrivée de la contamination et
protégée vis-à-vis de celle-ci (débrancher les dispositifs de collecte d’eau de
toitures alimentant les citernes en eau de pluie)
-eau
de pluie (toujours plus dangereuse en cas d’émission atmosphérique).
L’abreuvement
du cheptel doit être effectué même si l’eau n’a pas l’origine souhaitée : dans
ce cas on peut la filtrer avant distribution sur des couches de sol contenant
suffisamment d’argile et de matières organiques, ce qui permet de réduire
l’activité de façon sensible (un facteur 100 de réduction peut être attendu.
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