CIGUATOXINES ET PRODUITS DE LA PECHE ~ Filières produits alimentaires

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jeudi 7 mai 2015

CIGUATOXINES ET PRODUITS DE LA PECHE

Les ciguatoxines sont des toxines à l’origine de cigutera  qui est une Intoxication alimentaire lié à la consommation de poissons de récif rendus toxiques par la présence  de ces toxines .
Ce sont des Puissants neurotoxiques thermostables  donc elles ne sont détruites ni par la cuisson ni par la congélation des poissons.
 Le mode d'action principal de ces toxines est de type cholinergique.
Cette intoxication  se caractérise par un tableau clinique très diversifié, survenant dans les heures suivant la consommation de la chair de poisson et dont les éléments les plus constants et les plus typiques sont : vomissements, diarrhée, troubles de la sensibilité spontanés et exacerbés au contact du froid sous toutes ses formes, frilosité, démangeaisons, douleurs articulaires et musculaires, fatigabilité marquée, baisse de la tension artérielle, ralentissement et irrégularité du rythme cardiaque objectivables à l'électrocardiogramme, dilatation de la pupille .

Origine
La source initiale de production toxinique in situ est un dinotlagellé benthique de la famille des H eteraulacaceae, genre et espèce nouveaux, découvert aux îles Gambier : Gambierdiscus toxicus. Cette algue unicellulaire cosmopolite de faible endémisme en général, se met à proliférer en masse sur les substrats coralliens morts à la suite d'agressions dont sont sporadiquement victimes les écosystèmes récifaux.

 La quelle est ingéré par des des poissons herbivores  qui  accumule cette toxine dans les tissus (muscles, viscères)  et par la transférés dans les tissus des poissons ichtyophages .
 L'homme et les autres grands prédateurs terminent cette chaîne alimentaire
Des cas de ciguatera chez des femmes enceintes ont montré que les toxines passent la barrièretransplacentaire. Elles passent également dans le lait.
Plus de 425 espèces de poissons ont été associées à des cas de ciguatera.
La gamme des poissons potentiellement toxicophores est très large, couvrant de nombreuses espèces récifales,entrant normalement dans l'alimentation. Mais les
poissons chirurgiens (Acanthuridae ), les perroquets (Scaridae ), les lutjans (Lutjanidae ), loches et mérous (Serranidae ), becs de cane (Lethrinidae ), balistes (Balistidae ), murènes (Muraenidae ), carangues ( Carangidae), mulets (Mugilidae), tazars (Scombridae) et barracudas (Sphyraenidae) sont les plus souvent incriminés, avec une fréquence variant suivant les régions.

Classification des toxines
Lors de leur transfert dans la chaîne trophique, les toxines sont bio-accumulées du fait de leur grande stabilité chimique et ce processus s'accompagne également de leur biotransformation par des métabolismes oxydatifs dans le foie de poissons qui voient alors augmenter leur toxicité.
 A l’origine de l’élaboration de nombreuses toxines ciguatérigènes dont la majeure partie est constituée de ciguatoxines CTXs : ciguatoxine (CTX), scaritoxine (STX) et maitotoxine (MTX),

Ciguatoxine (CTX)
cette substance a été trouvée aussi dans les divers tissus de poissons aux habitudes alimentaires très diversifiées tels que des chirurgiens ou perroquets (herbivores microphages ), des loches, des mérous, deslutjans, des carangues, des dorades (carnivores ichtyophages) entre autres CTX est dotée de propriétésanti-cholinestérasiques in vitro.
En fait, comme beaucoup de lipides de faible poids moléculaire, CTX possède la propriété de se complexer spontanément à toutes les protéines en formant une liaison stable de nature physicochimique, n'ayant rien à voir avec une quelconque réaction antigène anticorps.
Scaritoxine (STX)
Elle est propre à la famille des Scaridae et on .la trouve essentiellement dans les tissus musculaires.
De nature lipidique comme CTX, STX s'en distingue seulement par certaines propriétés chromatographiques sur colonne et en couche mince de même que par sa labilité en milieu fortement alcalin.
 En revanche, STX et CTX ont des propriétés physiologiques pratiquement identiques tant sur animal entier que sur organes isolés ainsi que des pouvoirs anticholinestérasique
ichtyotoxique et hémolytique  très voisins. Mais STX se différencie de CTX
Plusieurs toxines sont impliquées dans l’étiologiede la ciguatera.
Les toxines type ciguatoxine (CTX)
Une vingtaine de ces toxines ont été isolées de différents poissons, de loches (Plectropomus leopardus et Epinephelus polyphekadion)  de poissons perroquets (Scarus gibus)  de barracudas (Sphyraena jello)  de murènes (Gymnothorax javanicus)
et d’autres.
Elle fait partie des plus puissantes toxines marines (sa DL50 - dose provoquant 50 % de mortalité – est de 0,45 μg/kg en injection intrapéritonéale ou par voie orale chez la souris
Chez l’homme, la dose moyenne, par voie orale, pour avoir 50 % de consommateurs malades est estimée à 2 ng/kg et la dose létale à 20 ng/kg (soit 1 millième de mg pour une personne de 50 kg).
Un autre type de ciguatoxine a été isolé de Caranx latus, un poisson pélagique souvent impliqué dansdes intoxications ciguatériques aux Caraïbes.
Les toxines type maïtotoxine (MTX)
Les maïtotoxines tiennent leur nom du poisson chirurgien Ctenochaetus striatus dont le nom
vernaculaire est maïto en Polynésie française
Plusieurs types ont été isolés de cultures de différentes souches de Gambierdiscus toxicus.
Les MTX sont plus toxiques que les CTX par voie intrapéritonéale chez la souris (DL50 de 0,13 μg/ kg) mais 100 fois moins toxiques par voie orale
La scaritoxine (STX)
La scaritoxine est un polyéther (moins polaire que la CTX) que l’on trouve principalement dans la chair de poissons perroquets (Scarus sp.) en même temps que la CTX.
L’acide okadaïque
L’acide okadaïque pourrait aussi jouer un rôle dans la ciguatera. Cette toxine polyéthérée,
qui a été préalablement isolée d’éponges Halichondria okadaï est biosynthétisée par un dinoflagellé Prorocentrum lima, que l’on trouve dans les mêmes biotopes coralliens que
G. toxicus.
Moyens  de maitrise
La réglementation européenne interdit la mise sur le marché de poissons contenant des ciguatoxines mais ne précise pas de seuil réglementaire.
Cette interdiction constitue le moyen principale de maitrise  de ces intoxications .


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