Les ciguatoxines sont des toxines à l’origine
de cigutera qui est une Intoxication alimentaire lié à la consommation de
poissons de récif rendus toxiques par la présence de ces toxines .
Ce sont des Puissants
neurotoxiques thermostables donc elles ne sont détruites ni par la
cuisson ni par la congélation des poissons.
Le mode d'action principal de ces toxines est
de type cholinergique.
Cette intoxication se caractérise par
un tableau clinique très diversifié, survenant dans les heures suivant la consommation de la chair de poisson et dont les éléments les plus constants et les plus typiques sont : vomissements, diarrhée, troubles de la
sensibilité spontanés et exacerbés au contact du froid sous
toutes ses formes, frilosité, démangeaisons, douleurs articulaires et musculaires, fatigabilité marquée, baisse de
la tension artérielle,
ralentissement et irrégularité du rythme cardiaque objectivables à l'électrocardiogramme, dilatation de la pupille .
Origine
La source initiale de production
toxinique in situ est un dinotlagellé benthique de la famille des H
eteraulacaceae, genre et espèce nouveaux, découvert aux îles Gambier : Gambierdiscus toxicus. Cette algue
unicellulaire cosmopolite de faible endémisme en général, se met à proliférer
en masse sur les substrats coralliens morts à la suite d'agressions dont sont
sporadiquement victimes les écosystèmes récifaux.
La quelle est ingéré par des des poissons
herbivores qui accumule cette toxine dans les tissus (muscles,
viscères) et par la transférés dans les
tissus des poissons ichtyophages
.
L'homme
et les autres grands prédateurs terminent cette chaîne alimentaire
Des cas de ciguatera chez des femmes enceintes
ont montré que les toxines passent la barrièretransplacentaire.
Elles passent également dans le lait.
Plus de 425 espèces de poissons ont été associées
à des cas de ciguatera.
La gamme des poissons
potentiellement toxicophores est très large, couvrant de nombreuses espèces
récifales,entrant normalement dans l'alimentation. Mais les
poissons chirurgiens (Acanthuridae
), les
perroquets (Scaridae ), les lutjans (Lutjanidae ), loches et
mérous (Serranidae ), becs de cane (Lethrinidae ), balistes (Balistidae
), murènes (Muraenidae ), carangues ( Carangidae), mulets (Mugilidae),
tazars (Scombridae) et barracudas (Sphyraenidae) sont les
plus souvent incriminés, avec une fréquence variant suivant les régions.
Classification
des toxines
Lors de leur transfert dans la chaîne
trophique, les toxines sont bio-accumulées du fait de leur grande stabilité
chimique et ce processus s'accompagne également de leur biotransformation par
des métabolismes oxydatifs dans le foie de poissons qui voient alors augmenter
leur toxicité.
A l’origine
de l’élaboration de nombreuses toxines ciguatérigènes dont la majeure partie
est constituée de ciguatoxines CTXs :
ciguatoxine (CTX), scaritoxine (STX) et maitotoxine (MTX),
Ciguatoxine (CTX)
cette substance a été trouvée
aussi dans les divers tissus de poissons aux habitudes alimentaires très diversifiées
tels que des chirurgiens ou perroquets (herbivores microphages ), des loches,
des mérous, deslutjans, des carangues, des
dorades (carnivores ichtyophages) entre autres CTX est dotée de
propriétésanti-cholinestérasiques in vitro.
En fait, comme beaucoup de
lipides de faible poids moléculaire, CTX possède la propriété de se complexer spontanément à toutes les protéines en formant
une liaison stable de nature physicochimique, n'ayant rien à voir avec une quelconque réaction antigène
anticorps.
Scaritoxine (STX)
Elle est propre à la famille des
Scaridae et on .la trouve essentiellement dans les tissus musculaires.
De nature lipidique comme CTX, STX s'en distingue seulement
par certaines propriétés chromatographiques sur
colonne et en couche
mince de même que par sa labilité en milieu
fortement alcalin.
En revanche, STX et CTX ont des propriétés
physiologiques pratiquement identiques tant sur animal
entier que sur organes isolés ainsi que des pouvoirs anticholinestérasique
ichtyotoxique et
hémolytique très voisins. Mais STX se
différencie de CTX
Plusieurs toxines sont impliquées
dans l’étiologiede la ciguatera.
Les toxines type
ciguatoxine (CTX)
Une vingtaine de ces toxines ont
été isolées de différents poissons, de loches (Plectropomus leopardus et
Epinephelus polyphekadion) de
poissons perroquets (Scarus gibus) de barracudas (Sphyraena jello) de murènes (Gymnothorax javanicus)
et d’autres.
Elle fait partie des plus
puissantes toxines marines (sa DL50 - dose provoquant 50 % de mortalité – est de
0,45 μg/kg en injection intrapéritonéale ou par voie orale chez la souris
Chez l’homme, la dose moyenne, par
voie orale, pour avoir 50 % de consommateurs malades est estimée à 2 ng/kg et
la dose létale à 20 ng/kg (soit 1 millième de mg pour une personne de 50 kg).
Un autre type de ciguatoxine a été isolé de Caranx
latus, un poisson pélagique souvent impliqué dansdes intoxications
ciguatériques aux Caraïbes.
Les toxines type
maïtotoxine (MTX)
Les maïtotoxines tiennent leur nom
du poisson chirurgien Ctenochaetus striatus dont le nom
vernaculaire est maïto en
Polynésie française
Plusieurs types ont été isolés de
cultures de différentes souches de Gambierdiscus toxicus.
Les MTX sont plus toxiques que les
CTX par voie intrapéritonéale chez la souris (DL50 de 0,13 μg/ kg) mais 100
fois moins toxiques par voie orale
La scaritoxine (STX)
La scaritoxine est un polyéther
(moins polaire que la CTX) que l’on trouve principalement dans la chair de
poissons perroquets (Scarus sp.) en même temps que la CTX.
L’acide okadaïque
L’acide okadaïque pourrait aussi
jouer un rôle dans la ciguatera. Cette toxine polyéthérée,
qui a été préalablement isolée
d’éponges Halichondria okadaï est biosynthétisée par un
dinoflagellé Prorocentrum lima, que l’on trouve dans les mêmes
biotopes coralliens que
G. toxicus.
Moyens de maitrise
La réglementation européenne
interdit la mise sur le marché de poissons contenant des ciguatoxines mais ne précise
pas de seuil réglementaire.
Cette interdiction constitue le
moyen principale de maitrise de ces
intoxications .
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