La reproduction est un poste clé en élevage
caprin, dont dépend le démarrage d’une nouvelle lactation et la constitution du
cheptel de renouvellement.
Afin de l’optimiser, différents méthodes sont utilisées :
·
L’effet
bouc
L'effet mâle constitue une alternative aux
traitements hormonaux car il permet l'induction et la synchronisation des
chaleurs chez les femelles en anoestrus, à condition qu'elles soient
réceptives, juste avant la saison sexuelle.
Cette technique consiste en l’introduction d’un bouc dans un lot de
chèvre en période de transition estivale ou en tout début de saison sexuelle,
lorsqu’il a été séparé pendant au moins trente à soixante jours des chèvres,
sans aucun contact physique, olfactif, visuel ou auditifv(ni vue, ni ouïe, ni odeur).
L’introduction d’un bouc dans un tel lot de
chèvre provoque une première ovulation chez 95 % des chèvres dans les 24 à 72
heures. Cette ovulation n’est pas accompagnée d’oestrus dans 80 % des cas et
est suivie d’un cycle ovarien court. L’ovulation suivante est accompagnée de
chaleurs et d’une phase lutéale normale.
Pour provoquer l’effet bouc, on peut utiliser
un bouc, mais également un mâle vasectomisé ou épididymectomisé.
L’efficacité de l’effet bouc dépend de
nombreux facteurs, dont le comportement sexuel du mâle, le nombre de chèvres
par bouc (l’optimum est d’un bouc pour 10 chèvres), la race, l’efficacité et la
durée de la séparation mâles - femelles, l’état des animaux (alimentation, état
corporel, santé, etc.)…
L'intensité de la réponse des femelles est
conditionnée par plusieurs facteurs :
- un état corporel et une alimentation
corrects des mâles et des femelles
- un nombre de boucs suffisant : 1 bouc/10 à
15 femelles et en contact permanent
- des boucs ardents, en activité sexuelle par
conditionnement photopériodique, et mis en contact au préalable avec des
chèvres en œstrus quelques jours avant leur introduction .
L’effet bouc est toutefois plus efficace pour
induire l’activité sexuelle dans les races peu saisonnées, comme celles des
zones tropicales et subtropicales, que dans les races très
saisonnées telles que celles rencontrées dans
les zones tempérées.
Cet effet peut être accru par un prétraitement
progestatif qui supprime totalement les cycles de mauvaise qualité associés à
la réponse.
·
Synchronisation
des chaleurs
Les méthodes hormonales de synchronisation des
chaleurs sont principalement utilisées conjointement à l’insémination
artificielle (celle-ci n’est presque
jamais effectuée sur chaleurs observées).
Plusieurs protocoles, plus ou moins complexes
sont possibles :
o Pose d’une éponge vaginale imprégnée de
progestagènes (45 mg d’acétate de flugestone) 39laissée en place pendant 11
jours, avec une injection de P.M.S.G. (400 à 600 U.I. suivant les animaux) 48
heures avant le retrait de l’éponge. L’insémination est ensuite réalisée entre
43 et 45 heures après le retrait de l’éponge. Il est important de noter que
l’utilisation de P.M.S.G. peut induire l’apparition d’anticorps anti-P.M.S.G.
chez la chèvre, et donc réduire l’efficacité du traitement. C’est pourquoi il
est déconseillé de réaliser plus d’un traitement de synchronisation par an et
par chèvre.
Il est nécessaire de rompre l'hymen des chevrettes une quinzaine de
jours avant la pose
de l'éponge (afin d'éviter les adhérences consécutives au saignement au moment
de la rupture de l'hymen lors de la pose).
o Le dessaisonnèrent est intimement lié au
photopériodisme.qui consiste à induire
une saison sexuelle en dehors de la période naturelle en créant
artificiellement 90 jours longs (16 heures de lumière, 200 Lux au niveau des
yeux des animaux) suivis de 60 jours courts (12 heures d’éclairement). Les
jours longs sont créés via la lumière naturelle (si elle est suffisante), via
un éclairement continu (lumière artificielle pendant 16 heures par jours) ou
par flashs lumineux (16 heures de lumière artificielle ou naturelle, obscurité
complète pendant 2 heures minimum puis 2 heures d’éclairement). Les jours
courts sont soit des jours naturels (en mars par exemple), soit créés
artificiellement par des implants sous-cutanés de mélatonine. Les mâles doivent
également être traités pour la monte naturelle et introduits parmi les femelles
vers le soixantième jour long (association de l’effet bouc).
o Le dessaisonnèrent est également utilisable
couplé avec des traitements de synchronisation et l’insémination artificielle.
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